Sénégal : IGN FI met le cap sur la cartographie aéronautique avec l’Armée de l’Air

Sénégal : IGN FI met le cap sur la cartographie aéronautique avec l’Armée de l’Air

Début 2022, IGN FI a remporté un contrat avec l’Armée de l’Air du Sénégal, de cartographie de vol à vue du territoire. Depuis plusieurs décennies, les pilotes au Sénégal étaient contraints de voler avec des cartes aéronautiques datant des années 1970.

Le cartographe Alain Rivas et la chef du projet Auriane Sacoman, fondatrice de la gamme de cartes aéronautiques « Air Million », ont travaillé en binôme en 2022 pour produire une carte de vol à vue à jour sur le Sénégal. À l’échelle du 1 : 500 000, la carte se décompose en deux feuillets Est et Ouest qui couvrent l’espace aérien du Sénégal, de la Gambie, ainsi qu’un fragment des espaces aériens de la Mauritanie, du Mali, de la Guinée Bissau et de la Guinée.

A quoi sert une carte aéronautique?

Tandis que les gros avions de ligne ou les avions supersoniques peuvent, grâce à leurs instruments, voler très haut, jour et nuit, et par tous les temps, les petits avions, eux, ne peuvent voler que lorsqu’il fait jour, que les conditions météorologiques sont favorables à la visibilité, et que l’altitude leur permet de conserver de l’oxygène. On dit que les premiers obéissent aux règles de vol aux instruments (IFR, ou Instrument Flight Rules) tandis que les seconds suivent les règles de vol à vue (VFR, ou Visual Flight Rules) selon le principe « voir, être vu et éviter ». En conséquence, les avions qui volent à vue ont besoin de se repérer pour s’orienter, établir une route et suivre un cap, tout en vérifiant qu’ils respectent le « code de la route des airs ».

Tout l’enjeu de la carte aéronautique consiste à fournir à la fois des repères topographiques (relief, aires urbaines, routes, voies ferrées, cours d’eau etc.) et des informations aéronautiques (aérodromes, couloirs aériens, obstacles, zones réglementées, moyens radio d’aide à la navigation etc.). Autrement dit, la carte aéronautique empile deux couches d’information, un fond topographique et une surcouche aéronautique. Cette surcharge aéronautique est la représentation à plat d’un espace tridimensionnel, les couloirs aériens étant définis de manière latérale par des points de coordonnées géographiques et de manière verticale par un plancher et un plafond de vol.

Six mois après le démarrage du projet, la carte VFR du Sénégal a vu le jour dans sa v0.

La deuxième phase du projet : formation et équipement

Une seconde phase du projet a ensuite démarré, qui consiste à former une cellule cartographique au sein de l’Armée de l’Air. Au total, ce sont plus de dix mois de formation et douze modules qui doivent être dispensés : introduction à l’aéronautique, au SIG et à la cartographie ; photo-interprétation ; géodésie et topométrie ; collecte terrain ; photogrammétrie ; gestion de base de données, etc. L’objectif est de former du personnel de l’armée aux techniques de la cartographie moderne tout en leur donnant les moyens de mettre à jour leur carte VFR ou d’en créer de nouvelles entièrement adaptées et personnalisées selon leurs exigences.

A cette fin, une salle entière à la base aérienne de Ouakam à Dakar a été aménagée et équipée avec postes informatiques, matériel d’impression petit et grand format, serveur et logiciels adéquats.

Ce sont ainsi sept militaires et un civil qui vont bénéficier de cette formation très dense et de haut niveau. « Nous nous félicitons de l’excellente collaboration qui se met en place avec l’État-major de l’Armée de l’air, avec l’appui des partenaires du projet, AIBD SA (Aéroport Blaigne Diagne SA) et FATCO (Foreign Asset Trade Company) », se réjouit Christophe Grateau, directeur régional chez IGN FI.